Giordano Bruno (1548-1600)

Giordano Bruno était un philosophe italien. Sur la base des travaux de Nicolas Copernic et Nicolas de Cues, il développe la théorie de l’héliocentrisme et montre, de manière philosophique, la pertinence d’un univers infini, qui n’a pas de centre, peuplé d’une quantité innombrable de soleils et de mondes identiques au nôtre. Accusé d’hérésie par l’Inquisition, notamment pour ses écrits jugés blasphématoires et son intérêt pour la magie, il est condamné à être brûlé vif au terme de huit années de procès.

 « Il est donc d’innombrables soleils et un nombre infini de terres tournant autour de ces soleils, à l’instar des sept « terres » [la Terre, la Lune, les cinq planètes alors connues : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne] que nous voyons tourner autour du Soleil qui nous est proche. » (L’Infini, l’Univers et les Mondes, 1584).

« Nous déclarons cet espace infini, étant donné qu’il n’est point de raison, convenance, possibilité, sens ou nature qui lui assigne une limite. » (L’Infini, l’Univers et les Mondes).

« Il n’y a qu’un ciel, une immense région éthérée où les magnifiques foyers lumineux conservent les distances qui les séparent au profit de la vie perpétuelle et de sa répartition. Ces corps enflammés sont les ambassadeurs de l’excellence de Dieu, les hérauts de sa gloire et de sa majesté. Ainsi sommes-nous conduits à découvrir l’effet infini [le monde] de la cause infinie [Dieu] ; et à professer que ce n’est pas hors de nous qu’il faut chercher la divinité, puisqu’elle est à nos côtés, ou plutôt en notre for intérieur, plus intimement en nous que nous ne sommes en nous-mêmes. » (Le Banquet des cendres, 1584).

« Ainsi donc les autres mondes sont habités comme l’est le nôtre ? demande Burchio. Fracastorio, porte-parole de Bruno répond : Sinon comme l’est le nôtre et sinon plus noblement. Du moins ces mondes n’en sont-ils pas moins habités ni moins nobles. Car il est impossible qu’un être rationnel suffisamment vigilant puisse imaginer que ces mondes innombrables, aussi magnifiques qu’est le nôtre ou encore plus magnifiques, soient dépourvus d’habitants semblables et même supérieurs. » (L’Infini, l’Univers et les Mondes).

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