La vie énigmatique de Pythagore permet difficilement d’éclaircir l’histoire de ce réformateur religieux, mathématicien, philosophe et thaumaturge.
Le néopythagorisme est néanmoins empreint d’une mystique des nombres, déjà présente dans la pensée de Pythagore. Hérodote (484-420 avant notre ère) le mentionne comme « l’un des plus grands esprits de la Grèce, le sage Pythagore ». Il conserve un grand prestige ; Hegel (1770-1831) disait qu’il était « le premier maître universel ».
D’après un écho marquant d’Héraclide du Pont (388-310 avant notre ère), Pythagore serait le premier penseur grec à s’être qualifié lui-même de « philosophe ». Cicéron (106-43 avant notre ère) évoque l’anecdote célèbre sur la création du mot φιλόσοφος (philosophos) : « amoureux de la sagesse », par Pythagore :
« Par la même raison, sans doute, tous ceux qui se sont attachés depuis aux sciences contemplatives, ont été tenus pour Sages, et ont été nommés tels, jusques au temps de Pythagore, qui mit le premier en vogue le nom de philosophes. Héraclide de Pont, disciple de Platon, et très habile homme lui-même, en raconte ainsi l’histoire. Un jour, dit-il, Léon, roi des Phliasiens, entendit Pythagore discourir sur certains points avec tant de savoir et d’éloquence, que ce prince, saisi d’admiration, lui demanda quel était donc l’art dont il faisait profession. À quoi Pythagore répondit, qu’il n’en savait aucun ; mais qu’il était philosophe. Et sur ce, le roi, surpris de la nouveauté de ce nom, le pria de lui dire qui étaient donc les philosophes, et en quoi ils différaient des autres hommes. »