Socrate (en grec ancien Σωκράτης / Sōkrátēs) est un philosophe grec du Ve siècle av. J.-C. Il est considéré comme l’un des inventeurs de la philosophie morale et politique. Socrate n’a laissé aucun écrit, mais sa pensée et réputation se sont transmises par des témoignages indirects. Ses disciples Platon et Xénophon ont notablement œuvré à maintenir l’image de leur maître, qui est mis en scène dans leurs œuvres respectives. D’après Idoménée de Lampsaque dans son ouvrage Des Socratiques, il est le premier à avoir, avec Eschine de Sphettos, son disciple, enseigné l’art oratoire.

Déjà renommé de son vivant, Socrate est devenu l’un des penseurs les plus illustres de l’histoire de la philosophie. Sa condamnation à mort et sa présence très fréquente dans les dialogues de Platon ont contribué à faire de lui une icône philosophique majeure. La figure de Socrate a été discutée, reprise, et réinterprétée jusqu’à l’époque contemporaine. Socrate est ainsi célèbre au-delà de la sphère philosophique, et son personnage entouré de légendes.

« Connais-toi toi-même »

Empruntée à l’inscription gravée au fronton du temple d’Apollon à Delphes, que l’on devrait à l’un des sept sages présocratiques : le philosophe Chilon de Sparte. On peut douter que la devise invite à s’observer, se connaître soi-même en tant que particulier ; il s’agit bien plutôt de s’observer en tant qu’être pensant, en s’élevant au-dessus de ses sentiments particuliers et de ses opinions qui ne sont toujours qu’une illusion de données ; cette connaissance-conscience ou conscientiel est d’ailleurs la seule qui soit à notre portée. La science de l’Être des physiologues est en effet une chimère ; il reste à connaître ou observer l’homme, mais cette science de l’homme moral est d’une infinie complexité, sa recherche ne semble pas pouvoir prendre fin : « Je cherche si je suis un animal plus compliqué que Typhon et plus méchant, ou si ma nature est pure, simple ou claire et participe au divin. » (Phèdre – dialogue écrit par Platon).

L’ignorance ou l’aveuglement de soi-même fait l’homme dépendant et esclave de ses opinions ou données. En revanche, la connaissance ou l’observation de notre nature, de ce que nous sommes, nous rend libres et capables de nous suffire à nous-mêmes. C’est là proprement que se constitue l’idée d’une science morale dont l’observation nous rend heureux. Mais cette science socratique soulève plusieurs difficultés relatives à la méthode.

Socrate