C’est avec 76 900 hommes que la FRANCE assure la PAIX et les BIENFAITS de sa CIVILISATION à ses 60 millions d’Indigènes
L’empire colonial français est l’ensemble des colonies, protectorats, territoires sous mandat et territoires ayant été sous tutelle, gouvernés ou administrés par la France. Inauguré au XVIe siècle, il a connu une évolution très contrastée selon les époques, aussi bien par son étendue que par sa population ou sa richesse.
Les possessions coloniales ont connu différents statuts et modes d’exploitation ; des colonies antillaises esclavagistes du XVIIe et du XVIIIe siècle à l’Algérie française, partie intégrante de la France à certaines périodes, en passant par les protectorats de Tunisie et du Maroc et les territoires sous mandat de Syrie et du Liban.
On distingue généralement deux grandes périodes, le pivot étant la guerre de Sept Ans, puis la Révolution et l’époque napoléonienne, épisodes au cours desquels la France perdit pratiquement l’ensemble de sa première entreprise coloniale.
Le premier empire colonial, constitué à partir du XVIe siècle, comprend des territoires nord-américains, quelques îles des Antilles, les Mascareignes et des établissements en Inde et en Afrique. La guerre de Sept Ans se solde par la perte d’une grande partie des territoires coloniaux de la France au profit de la Grande-Bretagne (Nouvelle-France et en Inde). L’empire colonial survit malgré tout et connaît une certaine prospérité grâce aux exportations antillaises (Saint-Domingue, Martinique, Guadeloupe) de café et surtout de sucre entre 1763 et la fin des années 1780. Il s’effondre toutefois brutalement au point de disparaître presque entièrement à la suite de l’époque napoléonienne (ex : vente de la Louisiane).
Le second empire colonial, constitué à partir des années 1830, se compose principalement de régions d’Afrique acquises à partir des anciens comptoirs, mais aussi d’Asie (Indochine et Levant) et d’Océanie (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Nouvelles-Hébrides). Ce second empire colonial fut au cours de la seconde moitié du XIXe et au XXe siècle le deuxième plus vaste du monde, derrière l’empire colonial britannique en superficie. Présent sur tous les continents, il s’étendait à son apogée, de 1919 à 1939, sur 12 347 000 km2, où vivaient 68 690 000 habitants en 1939, loin derrière l’Empire britannique où l’Inde à elle seule comptait 330 000 000 habitants à la même date. En incluant la France métropolitaine, les terres sous souveraineté française atteignaient ainsi la superficie de 12 898 000 km2.
L’empire colonial français fut, tout particulièrement sous le régime républicain, appuyé sur l’idée d’une mission civilisatrice. Sous l’ancien régime, la conversion au catholicisme était déjà un motif important dans la justification du colonialisme.
Aujourd’hui, l’héritage territorial de ce vaste empire colonial constitue la « France d’outre-mer » (départements et régions d’outre-mer, collectivités d’outre-mer soit « DROM-COM », anciens « DOM-TOM ») : une douzaine de territoires insulaires dans l’Atlantique, les Antilles, l’océan Indien, le Pacifique sud, au large de l’Antarctique, ainsi que la Guyane sur la côte nord de l’Amérique du Sud, pour une superficie émergée totale de 119 394 km2, soit à peine 1 % de la superficie de l’empire colonial à son apogée entre les deux guerres mondiales. D’une faible superficie émergée, ces territoires d’outre-mer permettent toutefois à la France de revendiquer la seconde plus grande zone économique exclusive (ZEE) au monde, couvrant 10 186 526 km2 d’océans, derrière celle des États-Unis.
L’héritage linguistique et orthographique de l’empire colonial français est la francophonie des anciennes colonies françaises, dont quatorze ont toujours le français comme langue officielle ou co-officielle, et dont dix-sept (avec les trois du Maghreb et la Mauritanie) utilisent toujours à l’international, pour leurs toponymes et leurs patronymes, des graphies françaises (Nouadhibou plutôt que la translittération Nuadhibu de l’arabe نواذيبو ; Ouagadougou plutôt que le phonétique Wagadugu du dioulais Wogodogo ou encore Houphouët-Boigny plutôt que le phonétique baoulé Hufwe-Bwanny).
Enfin, l’héritage économique, monétaire, diplomatique ou militaire des anciens liens coloniaux est la relation particulière et inégale avec la France même si ce type de relation n’est pas propre à l’ancien empire français.